Décembre 2012 : toujours pas vaincus !

 

Encore une année passée à guerroyer contre ce projet dément et nuisible ; de longs mois à monter des dossiers, préparer des actions, nouer des contacts. Monsieur Gurdebeke prétend que nous nous acharnons contre son entreprise ? Pourra t-il un jour comprendre que, simplement, nous souhaitons préserver durablement notre environnement, préserver nos familles d’une pollution qui, inévitablement, atteindra un jour nos nappes phréatiques ?

 

Deux infos toutes récentes :

- le conseil syndical du SMVO, dans sa réunion du 13 décembre, a décidé d'accepter la candidature de la 3CA, en l'exonérant du droit d'entrée (voir détail ci-dessous au chapitre « Les Bugranes ».

Reste à cette collectivité à en faire la demande "officielle" puisqu'à ce jour, seule une lettre du président Degauchy a enclenché la procédure.

Selon les renseignements dont nous disposons les délégués pourraient être convoqués dans les premiers jours de janvier.

-nous sommes concernés par la loi de finances 2013, voir sur le site du CNIID : http://cniid.fr/PLF-2013-un-premier-pas-pour-rehabiliter-la,590

 

 

Justice, où en sommes-nous ?

Après que l’arrêté préfectoral du 16 décembre 2011, signé par le préfet Desforges ait autorisé la décharge de Château-Gautier, notre collectif s’est hâté d’attaquer ce document auprès du tribunal administratif. Nous avons reçu il y a quelques semaines  les arguments en défense du préfet, et ceux de l’entreprise Gurdebeke qui, bien évidemment, se range aux côtés du préfet. Nous y répondons, pied à pied, en attendant la décision du tribunal.

 

Autres instances en cours :

Afin de faire stopper les travaux, en attente du jugement ci-dessus évoqué (jugement sur le fond), nous avons déposé une demande de référé-suspension auprès de ce même T.A. d’Amiens. Cette demande, déposée le 13 septembre, s’est vu opposer un rejet le lendemain même, étonnante rapidité de la justice dont les représentants étudient et jugent un dossier de plusieurs dizaines de pages, en moins de 24 heures !

Le collectif (à l’exception de la commune de Tracy-le-Val) a décidé de se pourvoir en cassation (la procédure d’appel n’existe pas, en l’occurrence) devant le Conseil d’Etat. Le mémoire a été déposé par notre avocat, Maître Boulloche.

Le dossier doit passer devant une commission préalable pour savoir s’il est recevable.

Nous sommes en attente de cette décision.

 

Cour d’Appel de Douai

En 2009 le préfet Grégoire prenait un arrêté refusant l’autorisation d’ouvrir cette décharge, mesure aussitôt attaquée par l’entreprise Gurdebeke devant le T.A.

En 2011, le jugement tombait : l’état était désavoué par la justice. C’est alors le collectif et lui seul qui faisait appel de cette décision.

Nous avons déposé nos arguments, l’avocat de Gurdebeke a déposé les siens, nous avons ensuite produit une contre-argumentation, l’avocat adverse a envoyé un nouveau dossier auquel nous avons, une nouvelle fois, répondu. A quand la fin de cette surenchère ?

 

Nos arguments (principaux) demeurent les mêmes :

. atteinte à la dignité humaine : il s’agit d’un champ de bataille de la guerre de 14-18, il est vraisemblable que des soldats ont été enfouis sur le site, les couches géologiques ont été bouleversées par les bombes et surtout les mines, fragilisant les sols et réduisant leur potentiel filtrant (voir ci-dessous argument « eau »)

. mise en danger de la population par risque de pollution de la nappe phréatique : le site retenu par l’entreprise se situe au centre de notre bassin d’alimentation captage, au-dessus de couches géologiques naturellement vulnérables (et artificiellement fragilisées, voir argument « 14-18 » ci-dessus)

bugranes

. des fleurs bénéficiant d’un statut de protection poussent sur le site ;

il est absurde d’envisager leur « déplacement »

comme Gurdebeke propose de le faire actuellement.

 

 

 

En outre les communes de Carlepont et Tracy-le-Val subissent depuis de nombreuses années diverses nuisances, circulation de camions, mauvaises odeurs.

 

Nous avons démontré que l’étude d’impact de 2005 est notoirement insuffisante et nous voulons, au minimum, que cette affaire soit reprise à zéro, qu’un hydrogéologue indépendant soit mandaté pour faire des études, un expert indépendant fasse à nouveau un inventaire précis et détaillé des diverses espèces végétales et animales présentes sur le site ou à ses abords (compte-tenu des destructions réalisées par l’entreprise depuis l’arrêté de décembre 2011). Si le site a été inclus dans une zone Natura 2000, ce n’est pas sans raison.

 

Les actions de terrain

A l’occasion de la cérémonie annuelle à la Butte des Zouaves, nous étions nombreux à exprimer notre mécontentement, de façon silencieuse mais bien voyante. Si les zouaves vont avoir le monument dont rêvaient leurs représentants depuis longtemps, se sont-ils interrogés sur ce que sera l’environnement de celui-ci dans quelques mois ? Aux dires de certains anciens combattants, l’approbation tacite de la décharge est loin de faire l’unanimité dans leurs rangs.

 

Alors vinrent les Bugranes

En octobre 2012, un groupe de femmes habitantes des 3 communes a décidé de se réunir en un collectif qui a pris pour nom Les Bugranes, du nom de l’une des fleurs protégées, présente sur le site de Château-Gautier et menacée de destruction.

Il leur est en effet apparu nécessaire de donner à cette lutte un aspect nouveau et inédit en mettant en avant le rôle spécifique des femmes dans le combat pour un environnement sain.

Elles considèrent que tout ce qui touche aux enfants, comme l’éducation et, en l’occurrence, la santé, est, bien souvent, l’affaire des mères. De même, le sort de la terre, des graines, de la vie, trouve, dans la population féminine, un sujet de préoccupation croissante et les initiatives se multiplient dans ce domaine.

Aussi, Les Bugranes se battent-elles pour la santé de leurs enfants et des générations futures directement mises en péril par les risques de pollution de la nappe phréatique.

Elles agissent aussi pour la préservation d’une biodiversité menacée de toutes parts et, particulièrement, sur le site de Château-Gautier, où subsistent, sur un petit territoire, des plantes en voie de disparition.

Mais, également, elles souhaitent que soit conservée la mémoire dramatique d’un site où s’affrontèrent les troupes antagonistes car, soucieuses de paix, elles considèrent que la destruction du site de la bataille de Quennevières est insulte au passé et menace pour l’avenir.

 

Bien décidées à agir, elles ont mis en œuvre un processus de réunions régulières (lundi soir à la salle Victor de l’Aigle de Tracy-le-Mont) et d’interpellations des élus impliqués dans cette affaire.

. C’est dans ce contexte qu’elles ont surpris Monsieur Degauchy

article degauchy surpris

à l’occasion d’une réunion de la communauté de communes du canton d’Attichy, pour lui demander de faire adhérer cette collectivité au syndicat mixte de la vallée de l’Oise, présidé par Monsieur Marini, et qui procède déjà à l’incinération d’une grande partie des ordures du département de l’Oise, dans une usine qui se trouve en état de sous-alimentation.

L’objectif, outre les avantages divers que représenterait l’adhésion à cet organisme (meilleure qualité de tri, accès à l’ensemble des déchetteries et recycleries du syndicat, etc.) est de réduire l’argument mis en avant par l’entreprise Gurdebeke de l’utilité de cette décharge en tant que « service public ».

 

. Dans la même optique les Bugranes ont adressé un courrier à Monsieur Patrice Carvalho, président de la communauté de communes des 2 vallées ; ce sont en effet les deux seules collectivités de l’Oise qui font encore appel à l’entreprise Gurdebeke pour procéder à l’enfouissement de leurs ordures.

 

. Présent sur le parcours de Madame Delphine Batho, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, lors de sa venue à Longueil-Sainte-Marie, un petit groupe de Bugranes a pu engager le dialogue avec la ministre et faire valoir le point de vue des opposants au projet et un courrier explicatif complémentaire lui a été envoyé ensuite, sur sa demande.

 

. 11 novembre : les Bugranes ont assuré une présence silencieuse mais remarquée par la presse régionale à Tracy-le-Mont, Tracy-le-Val et Carlepont, pancartes au cou, et port du gilet jaune (jaune bugrane !),  pour rappeler l’intérêt qu’elles portent à la mémoire des disparus comme au bien-être des vivants.

 

A noter que le blog internet des Bugranes vient d’être gravement piraté, puis bloqué. En dépit du dommage causé, c’est une excellente nouvelle : elles dérangent ! Et la bassesse de celui ou de ceux qui ont commis cette agression n’a d’égale que la ténacité de ces femmes volontaires : les dégâts sont déjà réparés et les fleurs jaunes refleurissent sur le net (lesbugranes60.blogspot.fr).

 

Bien d’autres projets sont dans les cartons et elles invitent les habitantes de notre secteur à venir les découvrir avec elles, et y participer car, si la petite fleur est en voie de raréfaction, le groupe des Bugranes, lui, a une forte tendance à se développer.

(courriel : lesbugranes60@gmail.com)

 

 

Le 16 décembre 2011 le préfet de l’Oise prenait un arrêté autorisant la création de la décharge

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Le 10 décembre 2011, une grande manifestation, réunissait à l’espace Dumontois, 3 cortèges venus des 3 communes concernées. Elus et habitants de Carlepont, Tracy-le-Mont et Tracy-le-Val, venus en nombre, précédés par une troupe de « poilus » en costumes et en armes, ont fait résonner sur leur passage le mécontentement de l’attitude menaçante des autorités

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Le 5 décembre 2011 ,

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quelques-uns d’entre nous sortaient leurs pancartes à la clairière de l’armistice, à Rethondes, et adressaient aux journaux le communiqué de presse suivant : « C'est devant le monument aux morts dédié aux alsaciens-lorrains, et situé à la clairière de l'armistice, à Rethondes, que plusieurs représentants du collectif de lutte contre le projet de décharge de Moulin-sous-Touvent ont décidé ce lundi matin 5 décembre de réaliser une opération surprise. Pour eux, il s'agit, en ce lieu hautement symbolique, qui représente le devoir de mémoire vis à vis des poilus de la Grande Guerre, de faire valoir la nécessité absolue de protéger un site qui a vu s'affronter si durement les armées françaises et allemandes. La bataille de Quennevières, en effet,  puis la guerre des mines et celle des gaz qui l'ont suivie, ont fait de nombreux morts, blessés et disparus.  Château-Gautier, emplacement choisi par l'exploitant, présente des vestiges de ces affrontements, à proximité immédiate de la fameuse Butte des Zouaves ; les opposants à la décharge veulent rappeler que le million de tonnes d'ordures qui seraient enfouies là, constitue une injure au passé et une menace pour l'avenir.