Et si tous les déchets des uns devenaient un jour la matière première des autres ? Rêve d’écolo utopiste ou déjà réalité, l’histoire des petits bouchons de liège donne un début de réponse sous forme de chemin vers une économie « circulaire » véritablement économe en matières premières.
Raymond Vasseur |
L’histoire en question commence il y a quelques années lorsque Raymond Vasseur, président de l’ANAF (Association Nationale des Agents Forestiers) lance l’opération Eurobouchons. L’idée est de récupérer les bouchons de liège, considérés d’ordinaire comme simples déchets, pour en valoriser la matière, auprès d’utilisateurs industriels. Que faire de l’argent obtenu ? Pour un forestier chevronné la réponse va de soi : planter des arbres destinés à fournir fruits et bois mais aussi à constituer ces fameux « puits de carbone » dont on parle de plus en plus.
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Peu à peu le cercle des « récupérateurs », famille, amis, va s’élargir et l’opération prendre une ampleur que les fondateurs ne pouvaient imaginer au départ. Tracy Environnement participe dés son démarrage à Eurobouchons et les résultats ne se font pas attendre : le dépôt constitué à la bibliothèque se remplit avec régularité.
Tri des bouchons à l'arrivée | Broyage | Le broyat |
Aujourd’hui l’ANAF, quelque peu dépassée par son succès, a trouvé en l’Arche de Trosly-Breuil, un successeur tout adapté, auquel l’association a cédé son matériel, son expérience et son réseau. Les locaux de cet ESAT (établissement et service d’aide par le travail) sont spacieux et cette nouvelle activité permet de valoriser l’action des handicapés présents sur place. Sur la base du partenariat établi avec l’ANAF, l’Arche participe financièrement, de son côté, aux opérations de plantation que réalise l’association des forestiers.
Différents lieux de collecte existent dans notre secteur, en plus de celui de Tracy cité plus haut, les magasins Intermarché et Leader Price de Trosly Breuil, l’Arche à Compiègne, sans compter les nombreux particuliers qui font participer leur entourage à ce travail de fourmi.
Les bouchons, une fois broyés, forment un matériau isolant (thermique et phonique), écologique et sain, apte à remplir différentes fonctions dans les maisons, neuves ou anciennes ; un matériau qui intéresse architectes, maîtres d’œuvre, ou simples bricoleurs.
Les « bigbags » permettent le stockage du broyat à l’extérieur
Ainsi grâce à vos actions, petits gestes de tous les jours, un déchet échappe aux filières classiques de destructions des ordures, procure du travail, se transforme en matériau de construction. C’est le principe de base de l’économie dite « circulaire » dont nous parlions dans l’édito, qui voit, dans l’idéal, disparaître la notion de déchet au profit de celle du recyclage intégral.
Qui veut aujourd’hui d’une décharge ou d’un incinérateur à sa porte ? Personne, évidemment.
Si vous devenez vous-même collecteur, ne perdez pas votre temps à repérer les bouchons de faux liège, l’Arche se chargera elle-même du tri, sachant que les responsables ont trouvé une filière spécifique pour cette matière plastique. Idem pour les muselets de champagne ou autres capsules métalliques.
La poussière de liège, sous-produit du broyat, n’a pas trouvé, pour le moment, d’usage particulier et donc de débouché. Si vous avez une idée ……
Contact : info.esat@archoise.org - 03 44 85 55 93, ou anaf.anaf@laposte.net