Chers déchets

Déchet, le Larousse en donne la définition suivante : ce qui est perdu dans l’emploi d’une matière. Cette notion de perte, si importante pour les anciens qui savaient le coût de chaque objet qu’ils produisaient, grain de blé ou charrue, a aujourd’hui quasiment disparu.

A notre époque le déchet, c’est surtout ce que l’on ne veut plus voir, surtout devant sa porte.

Il faut donc s’en débarrasser et à n’importe quel prix, lequel a tendance à devenir prohibitif, vu les problèmes que pose précisément cette élimination.

Car il n’y a pas de système idéal, loin de là.

Tout dans l'trou !

La bonne vieille décharge, ou C.E.T. (centre d’enfouissement technique) ou, encore plus hypocrite, C.S.D.U. (centre de stockage de déchets ultimes) a bien sûr évolué.





Le vulgaire « trou à ordures » d’antan est maintenant caparaçonné d’argile rapportée, de bâche géotextile, draîné, dégazé, contrôlé. Il n’en demeure pas moins une cause de pollutions diverses :

• Immédiates comme les odeurs, passage de camions, lixiviats (ou « jus de décharge ») délicats à traiter.
  
  
• Potentielles comme les incendies qui peuvent éclater spontanément, à cause des gaz de fermentation, dont le méthane. Ceux-ci sont susceptibles de porter atteinte à l’étanchéité de la barrière artificielle, tout comme les mouvements de terrain, affaissements, les attaques de rongeurs, ou les dommages causés par des racines.
  
  
• A long terme le risque pour la nappe phréatique est bien réel, d’autant que les ordures actuelles n’ont rien à voir avec celles des siècles passés.

Seule 30 % au maximum de la masse de déchets ménagers est aujourd’hui constituée de matières fermentescibles. Le reste ce sont hélas des emballages, des produits divers (objets « jetables »), piles électriques, plastiques de toutes sortes.
Le « génie technique » de l’être humain invente sans cesse de nouvelles molécules, dont nous ignorons totalement le devenir une fois enfouies sous nos pieds !

Il faudrait des pages et des pages pour décrire la complexité de ce système, surtout si l’on aborde la question –cruciale- des déchets industriels, ce que nous laissons à d’autres spécialistes le soin de faire.

Tout dans l'feu !

Contentons-nous de préciser que l’incinérateur non plus n’est pas une solution durable. En effet si le mythe du « feu qui détruit » possède encore quelques adeptes, force est de reconnaître que, dans les faits, la destruction n’a de réalité que sur le papier.

Que sort-il en effet d’un C.V.E. (toujours hypocrite : centre de valorisation énergétique) ? Sans doute un peu d’eau sous forme de vapeurs, mais surtout des mâchefers ou résidus solides (environ 30 % du volume initial), et des fumées polluantes filtrées par des dispositifs adéquats.
Les mâchefers –qui peuvent contenir on s’en doute de nombreuses matières polluantes comme des métaux lourds- sont utilisés en sous-couche routière, ou enfouis en décharges industrielles, selon leur degré de contamination. Les résidus de filtrage, eux, hautement polluants (ils contiennent en particulier des dioxines dont on connaît maintenant les dégats en matière de cancers et de problèmes de stérilité), vont obligatoirement dans les décharges adéquates.

On le voit, le bilan n’est guère engageant.

Tous des acteurs du sauvetage de la planète !

Par conséquent il convient de prendre dés aujourd’hui, très vite, des mesures efficaces et d’envergure. Elus, associations, citoyens, nous sommes tous impliqués, nous sommes tous concernés, tous ensemble nous pouvons agir.

Si nous ne faisons rien le volume croissant de nos déchets ménagers –nous en sommes, en France, à quelques 500 kg par personne et par an- risque de compromettre durablement l’avenir de notre planète.

Participez donc avec nous à « l’action déchets » !