Tracy-le-Mont, village mémoire 14-18

france-reconquiseLa commune a entrepris depuis plusieurs années différents travaux dans le but de faire connaître cette période de l’histoire à des visiteurs, souvent étrangers, qui découvrent les lieux où ont combattu des membres de leur famille.

 

Après la bataille des frontières, les troupes allemandes, lancées à la poursuite des armées françaises, font leur entrée dans Tracy le mont, le 31 août 1914 au matin. Mais dés le 13 septembre la contre-attaque des troupes franco-anglaises va libérer le village, sans parvenir toutefois à les repousser au-delà de Tracy-le-Val. Les deux villages-sœurs se retrouvent de part et d’autre du front, pour plusieurs années.

 

Poilus, Zouaves et Tirailleurs côtoient alors l'habitant jusqu'au mois d'août 1915, date à laquelle les civils seront évacués. Livré aux autorités militaires, le village est bombardé sans cesse jusqu'en mars 1917, date du repli allemand sur la ligne Hindenburg. Un an plus tard, les Pendant ces années de guerre, les belligérants vont s’enfoncer dans le sol, creusant un dense réseau de tranchées et profitant des carrières de pierre, nombreuses sur ces plateaux crayeux. C’est ici que les régiments du Génie vont expérimenter les gaz de combat, puis se lancer dans la guerre des mines, destinées à saper et détruire les tranchées adverses.

 

A la fin de ce long conflit, Tracy retrouve ses usines en ruine et une majorité de ses champs inexploitables ; une partie seulement des 2000 habitants présents avant guerre, revient peu à peu et, en 2013, ce chiffre n’est toujours pas atteint.

 

Cartes postales de la période 14-18 au lien suivant :

https://picasaweb.google.com/105198937655461069535/1418?gsessionid=ia6GbEkYblhE_PMaUqxK3g

 

Si, heureusement, les traces de ce passé dramatique se sont effacées et si la vie a repris le dessus, on retrouve encore ça et là, souvent enfouis dans la végétation, réseaux de tranchées, cratères d’obus et entonnoirs de mines, abris et blockhaus, puits de mines, vestiges de voies de 60, entrées de souterrains…

 

panneau-info-14-18

 

 

figurine-parcours-14-18Ainsi un circuit 14-18, d’une longueur de 6km, et jalonné de panneaux explicatifs et de silhouettes exécutées par des artistes locaux, emmène les marcheurs sur les pas des poilus, d’un lieu de cantonnement au lavoir, d’une tranchée à l’infirmerie.

Celle-ci, dénommée « la Pansée » porte encore un émouvant quatrain inscrit au fronton de la maison, toujours debout :

 

Que la fièvre te ronge ou que tu sois blessé

Qu'il t'arrive parfois d'être trop harassé

Entre ici, bon poilu, de chacun tout effort

Sera de te guérir et de te rendre fort

 

 

 

 

la-pansee-bernanval

 

carriere-maison-du-gardeA peine à 300 mètres de ce qui fut le front, on peut également découvrir la Carrière de la Maison du Garde, laquelle conserve différents témoignages de la vie quotidienne des poilus qui furent jusqu’à une centaine à occuper les lieux : sculptures, graffitis, objets divers.

Des expositions s’y tiennent fréquemment, sur le thème de la Grande Guerre, mais la municipalité a souhaité faire de la carrière, au-delà du souvenir de 14-18, un lieu de paix et de détente.

En 2012 un concert donné par la chorale du village a attiré plus de 400 personnes, sur le thème des chansons de 1900, dans la clairière centrale en forme d’amphithéâtre.

 

 

Présentation du circuit 14-18 en vidéo au lien suivant :

http://www.youtube.com/watch?v=KIZHbDq9OTs

 

Plus loin le cimetière militaire et ses 1800 soldats inhumés et la Butte des Zouaves (la légende rapporte qu’une compagnie de zouaves fut enfouie à la suite d’une explosion de mines, sans possibilité de dégager les victimes, sous ce tertre devenu plus tard le symbole du courage et du sacrifice de ces troupes venues, en général, d’Afrique du nord) rappellent quant à eux la dureté des combats, en particulier la bataille de Quennevières qui fit ici, en 1915, plus de 10 000 morts.

 

Aujourd’hui, dans la perspective de la célébration du centenaire, cinq communautés de communes du secteur se sont réunies pour élaborer un « musée-territoire », sur le tracé d’une « ligne rouge » qui suit le front entre la Somme et le Chemin des Dames. L’objectif essentiel est de préserver et mettre en valeur, de façon cohérente et rationnelle, sites et vestiges, et de proposer des parcours pédestre, cyclable ou routier « à la carte » sur l’ensemble de ce secteur dont, bien sûr, Tracy-le-Mont constitue un élément important.

 

Reportage publié sur BFM TV le 26/06/2014 :

Cent ans de la Grande Guerre: une promenade mémoire dans l'Oise