Eglise Saint Brice à Tracy le Mont

 

Il faut découvrir cet édifice aux facettes multiples où l’on retrouve les témoignages de plusieurs siècles.

 

Un peu d’histoire

Le village de Tracy le Mont est érigé en paroisse, depuis le 8ième siècle. L’église est rattachée au diocèse de Soissons puis ensuite à celui de Noyon. Au 12ième siècle, elle  dépend de l’ordre des Templiers, présents sur le territoire. (De nos jours, encore, on peut trouver dans la grande rue, les restes d’une commanderie leur appartenant). Cette première église fut rebâtie au début du 16.ième siècle et subit de nombreuses modifications et agrandissements  au cours du temps.

Signe de sa  richesse qui attire les pèlerins, elle abrite les reliques de Ste. Victoire, St.Aurelle, St.Cyrille, St. Théodore, et St Adrien !

Située sur la ligne du front, durant la guerre 1914, elle servit d’ambulance pour abriter les soldats blessés. Son clocher et sa toiture furent très endommagés.

 

L’extérieur en premier lieu

La tour clocher nous accueille, imposante, massive ; au sommet,  un dôme couronné par un campanile d’influence romaine. Elle date du milieu du 17ième siècle (1648), c’est l’époque de la contre- réforme. Elle s’adosse à la « vieille église », avec ses vestiges romans, ses 3 nefs et son chœur gothique.

En façade nord, une belle porte en anse de panier (début 16ième). Une jolie statue de la Vierge « abritée » sous une coquille St. Jacques, atteste que Tracy le Mont se situait sur le mythique chemin de Compostelle. Une petite tourelle octogonale contient un escalier à vis menant aux combles et aux cloches, refondues en 1891 et 1907.(les précédentes dataient de 1672).

Au sud et, toujours face à nous, une seconde petite porte, très élégante, de la même époque que la précédente, nous permettra de pénétrer dans l’édifice.

Contournons maintenant le bâtiment, par la droite : sur les contreforts du clocher subsistent les traces d’un ancien cadran solaire redécouvert lors du ravalement de l’église au début des années 2000 (nous espérons le restaurer bientôt).Continuons notre découverte : un étrange contrefort semble attester de la présence de l’ancienne construction romane ?

Surmontant les larges fenêtres ogivales, on distingue  des gargouilles  qui évacuent l’eau de pluie des toitures. Certaines ont la particularité d’être sexuées !

Nous nous acheminons maintenant vers le chœur qui fait étrangement penser à l’église d’Auvers sur Oise, magnifiée par Vincent Van  Gogh. L’ensemble des vitraux dont la plus grande part est de belle qualité, donnent à la bâtisse un bel éclairage. Parmi eux une création contemporaine est censée représenter la Sainte Famille. (Il faut beaucoup d’imagination pour l’identifier !).

 

Cliquez ci-dessous pour accéder au diaporama sur la page du site www.eglisesdeloise.com consacrée à l'église Saint Brice à Tracy le Mont.

 

L’intérieur

Entrons maintenant dans le sanctuaire. Le grand porche donnant sur la nef principale est  le transit obligé entre le temporel et le spirituel. Fermé au milieu du 20.ième siècle par de très beaux panneaux de chêne sculptés, rescapés de l’ancienne chaire à prêcher de 1662. Y sont représentés : St. Brice, St pierre, St Nicolas, St Jean-Baptiste,St. Joseph et St Eloi.

Près de la porte nord, un grand bénitier en pierre calcaire  du 15.ième siècle repose sur un atlante accroupi, fort mutilé. Il comporte des traces de polychromie.

A l’entrée de la nef droite, les fonds baptismaux, sans doute du 13.ième siècle, sont classés. Eux aussi, montrent encore des traces de badigeon.

 

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Les autels

Au centre, tourné vers les fidèles, l’ancien autel majeur, en chêne, date de la reconstruction, après la première guerre mondiale. Il succède au précédent très endommagé. Le tabernacle et les petits pinacles ont disparu.

De même la chaire à prêcher des années 1920, sans intérêt particulier, a elle aussi été démontée.( Concile Vatican 2 !).

Les autels latéraux (Vierge et St joseph) du 19.ième siècle ont été restaurés, le premier en 2009, le second en 2012.

Les pendentifs des  clés de voûtes, près des autels latéraux, sont ornés des armoiries des Nesle Gruthuse, seigneurs du château d’Offémont, fin du 16^ième siècle.

Entre les voûtes et le sommet de certaines colonnes, on distingue les têtes de petits personnages riants ou grimaçants, caractéristiques de l’art roman.

 

Le mobilier

Bien peu a subsisté. Pourtant l’église était riche de pièces dignes d’intérêt… guerre,  vols, déshabillage forcené  après le dernier concile  etc… il ne reste pas grand-chose : une chaise cathèdre (19 ième), une statue de St Sébastien (17ième). Un grand vase souvenir des nombreux « bouquets provinciaux », le dernier datant de 1999, atteste de l’engouement du village pour le tir à l’arc, lui-même fort répandu dans la région.  Une belle toile représentant une « Mater dolorosa »  surplombe l’autel de la Vierge. Le chemin de croix contemporain,  résulte d’un don, en remplacement du précédent fort endommagé.

Malheureusement, une belle console, Louis XV, classée,  a fait l’objet d’un vol, il y a peu.

 

CONCLUSION

L‘église Saint Brice est le reflet de la foi ardente  de ceux qui l’ont bâtie, ornée, agrandie et conservée.

Ce patrimoine local, dont nous sommes les gardiens, doit être transmis aux générations futures.

« Vivons, pour qu’il nous reste un passé », car il est le ferment du Futur.

 

Michel Hilaire-Penguen - été 2017.